L’odeur de l’art, a panorama of olfactory art, Sandra Barré, Brussels, Belgium ︎︎︎
Lost Homelands: An Interview with Hratch Arbach, by John Shorb, Arts Vol. 28 No. 2, New York.
Remarkable Syrian artistic event evoking peace held in Paris
Armenians
by Hratch Tchilingirian
London, February 2014
Hratch Arbach hangs the black cloth on the wall like a question mark. The photographer is in search of answers.
The black backdrop strips any association with a particular location or territory and opens a blank page before the camera. He "erases" the locality of the person sitting in front of the camera and allows their face to tell a story in the background of the black infinity.
All faces have common features of an "Armenian soul", but are very different. Is it their past that they are projecting? Is it their future that they are imagining? Is it just a fleeting, posed moment in the present? The inexpensive black cloth temporarily hanging in the background is the connection that links expensive faces together for perpetuity. It's not the material value that matters, but the intention, the quest itself. It connects strangers, acquaintances, friends, and families with their self-defined "Armenianness", which has millions of paths in life.
Hratch Arbach looks for answers through his lens, as if peeping through a keyhole to get a glimpse of the soul of his subject, as if in timelessness and spacelessness. Armenian faces dispersed around the world become a "nation" between Hratch Arbach's lens and the black infinity he creates.
He tries to connect them as if weaving a new narrative as if interlacing unknown Armenian faces that ascertain faith in life.
Hratch Arbach looks through his camera as if through a microscope searching for that perfect moment in which an entire life, an entire nation comes to life with all its perfections and imperfection
by Benjamin Girard
Paris, March 2011
Regarder loin devant soi, et par là oublier la dispersion en ne reconnaissant que la proximité, n’est- ce pas devancer son passé ? L’artiste-photographe Hratch Arbach supprime les frontières et les distances. Loin des sentiers battus de l’image qui prend nos sentiments en otages, il interroge le regard et la réunion. Par un langage très épuré, son oeuvre nous ouvre à la présence d’Arméniens du monde entier qui deviennent petit à petit nos interlocuteurs.
Écho d’une mémoire, ses portraits fonctionnent comme des fenêtres. Mais de quelle mémoire parle-t-on ? De celle d’un pays, d’une identité culturelle ? Oui et non. C’est d’abord un travail sur des visages, des histoires, des individus; lorsqu’il photographie, c’est à eux qu’ils s’adresse et ce sont eux qui nous touchent. L’évocation à l’histoire des Arméniens est secondaire. La mémoire s’attache plus à celle d’un travail qui s’est constituée au fil des voyages et des rencontres plutôt qu’à celle d’une culture.
Fenêtres qui s’ajoutent de jours en jours et s’ouvrent les unes aux autres, le temps fait partie intégrante de la démarche du photographe. Ce temps, il ne cherche pas à le canaliser. Au contraire, il est son guide. D’ailleurs, comment ne pas remarquer que celui-ci l’accompagne dans l’écriture de ces visages et lui permet de résoudre ce que la frontalité peut parfois avoir d’impersonnel et de mutique ? Enfin, ne l’amène-t-il pas à transmettre l’unique lueur qui donne vie et sens aux yeux? Temps de travail, temps de pose, temps d’absence, temps de tirage, sous l’apparence d’une approche simple et directe, la mise en oeuvre de ces images relève d’un jeux subtil d’entre-croisement de touches et de couches.
Ces visages sont la forme que prend le temps au sein de ses photographies. Ainsi écrit, le temps dont il rend compte énonce une approche quasi sculpturale. Voilà la proximité à la fois promise et métamorphosée dont témoigne le travail de Hratch Arbach.